Le Dino... travaille - par Marianne Simond

en regardant ce que la lumière dit -

Certains diront que le Dino travaille du chapeau. Il s'est posé, tête nue, sur son fauteuil de bureau, Louis XVI ou d'inspiration Louis XVI, et a posé devant lui feuille blanche et bonnet bleu dont il n'avait plus besoin maintenant qu'il faisait moins frais. Il a pris ses notes de la séance du Marquis et se laisse aller à ses associations, qu'il couche à son gré sur la feuille toute vierge. Évidemment elle ne le reste pas. Je regarde par-dessus son épaule : pourquoi un couteau à huîtres, est-ce la forme du couteau, est-ce sa destination première, creuser, n'est-ce pas ce que je fais maintenant, d'où vient l'idée de prendre cet objet pour le faire ... il est un peu usagé, à qui a-t-il donc servi précédemment, et bien sûr aussi, à quoi, pour gratter, déjà, et moi n'est-ce pas ce que je fais, là, avec ma plume, gratter, gratter le papier, est-ce à dire que le couteau est finalement un équivalent de ma plume, dans le transfert c'est entendable, et significatif, objet phallique aussi, le Marquis craint-il, espère-t-il en disposer, disposer de "mon" phallus, ... le Dino se plonge un instant dans un des textes fondateurs qui l'éclaireront...       après sa pause, il revient au rêve-éveillé, se penchant cette fois, sur la prison, la cellule et l'ogre, il n'a plus de place sur sa feuille et s'aperçoit que je le regarde ; il garde alors ses pensées pour lui.